L’emailing n’est pas mort. Il suffit de l’utiliser comme un canal humain, pas comme une pompe à pression. Ici je vous donne un plan simple, testé sur des lancements réels, pour vendre sans spam ni manipulation. Pas de théorie creuse. Des étapes claires, des exemples concrets et une action à tester à la fin de chaque partie.
Pourquoi l’email reste le canal le plus rentable (et comment éviter l’effet “spam”)
Vous avez lu partout que l’email marketing est roi. C’est vrai : pour la plupart des niches, le retour sur investissement dépasse largement la publicité payante quand on maitrise la liste. Statistiques utiles : un rapport récent montre que l’email génère en moyenne 36€ de revenu pour chaque euro dépensé (chiffre moyen globalième, dépend du secteur). Mais ce n’est vrai que si vous évitez deux erreurs fatales : acheter des listes et envoyer des messages impersonnels.
Le problème courant : beaucoup d’entrepreneurs confondent volume et valeur. Ils envoient 10 000 emails froids et paniquent si le taux d’ouverture est à 8%. Mauvais signal. L’idéal : une liste qualifiée, engagée, qui connaît votre voix et vos offres. Là, vos emails ont une chance d’être lus, partagés, et surtout, d’entraîner une action (achat, prise de rendez-vous, etc.).
Concrètement, comment éviter l’effet spam ? Trois règles simples :
- Consentement clair : double opt-in ou au moins une confirmation visible sur la landing. Le consentement réduit les plaintes et augmente l’engagement.
- Signal faible mais constant : envoyez des contenus utiles régulièrement (newsletter, micro-tutoriels) avant de proposer. Les abonnés doivent reconnaître votre nom dans la boîte de réception.
- Réputation technique : une bonne configuration DNS (SPF, DKIM, DMARC) et une IP propre font 50% du boulot pour la délivrabilité.
Anecdote : sur un lancement où j’avais 4 000 abonnés engagés (pas achetés), la conversion a été 4x supérieure à une campagne similaire envoyée à 12 000 contacts cold. Moral : une liste engagée vaut mieux qu’un tas d’adresses inutiles.
Action à tester : Vérifiez vos 3 premiers envois du mois. Avez-vous un message utile, un rappel du pourquoi l’abonné est inscrit, et une configuration DNS correcte ? Si non, corrigez-les cette semaine.
Construire une liste propre et consentante (lead magnets, pages, opt-ins)
Si la base n’est pas solide, tout le reste s’écroule. Construire une liste propre commence par deux choses : offrir de la valeur immédiate et collecter le consentement correctement. Oubliez les pop-ups agressifs et les promesses creuses. Voici la méthode simple qui fonctionne.
- Choisissez un lead magnet ultra-concret. Exemple : un modèle d’email prêt à l’emploi, une check-list “10 erreurs qui tuent vos pages de vente”, ou une mini-formation en 3 vidéos. La promesse doit être très précise : « augmenter vos inscriptions de 15% en 7 jours » marche mieux que « booster vos conversions ».
- Créez une page de capture claire. Titre direct, bullets des bénéfices, preuve sociale (témoignage, nombre d’utilisateurs), et formulaire simple (nom + email suffisent).
- Mettez en place le double opt-in. Oui c’est 1 étape de plus, mais vous gagnez des abonnés qui veulent vraiment recevoir vos emails. Moins de désabonnements. Meilleur engagement.
- Segmentez dès l’inscription. Un champ optionnel ou un bouton radio pour savoir pourquoi la personne s’inscrit (ex : “Je veux une méthode de vente”, “Je veux des modèles d’emails”) vous donne un tag utile dès le départ.
- Protégez la qualité : filtrez les adresses jetables, utilisez un captcha léger pour limiter les bots, et surveillez la provenance du trafic (pubs, réseaux, organique).
Exemple concret : pour une formation en ligne, j’ai testé deux lead magnets. Le modèle d’email convertissait 3x plus que le webinaire gratuit. Pourquoi ? Parce que le modèle est immédiatement utilisable. Les gens préfèrent ce qui leur fait gagner du temps.
Chiffre utile : le taux moyen d’inscription via une bonne landing page peut varier de 20% à 50% selon la qualité du trafic et la clarté du message. Une landing optimisée vaut souvent plus qu’un budget pub supplémentaire.
Action à tester : Créez ou améliorez un lead magnet très concret. Mettez-le en ligne avec un formulaire minimal et activez le double opt-in. Suivez le taux de conversion sur 7 jours.
Segmenter et personnaliser sans se noyer dans les tags
La segmentation n’est pas un hobby pour les marketeurs techniques. C’est la différence entre un message qui parle et un message qui atterrit en poubelle. Mais attention : la segmentation doit être pratique, pas un catalogue infini de tags.
Commencez par trois segments prioritaires :
- Nouveaux abonnés (0–14 jours) — onboarding.
- Abonnés engagés (ouverts régulièrement) — contenu avancé + offres.
- Inactifs (0 ouvert sur 90 jours) — campagne de réengagement.
Ajoutez des segments comportementaux utiles : acheteurs, visiteurs d’une page produit, participants à un webinaire. Utilisez des tags actionnables : « a acheté X », « a téléchargé Y », « a cliqué sur Z ». Chaque tag doit déclencher un flow ou modifier le contenu envoyé.
Personnalisation pratique (pas creepy) :
- Utilisez le prénom dans l’objet quand c’est pertinent. Sinon, utilisez une accroche plus directe.
- Adaptez le contenu selon l’étape du client. Un lead qui débute n’a pas besoin d’un message conçu pour un acheteur régulier.
- Remplacez les blocs de contenu plutôt que toute la newsletter. Ex : un paragraphe spécifique pour abonnés “acheteurs” dans la même newsletter.
Exemple : j’ai testé une segmentation simple sur une liste de 8 000. En divisant en 3 segments et en adaptant l’offre, j’ai augmenté le taux de clics de 28% et les ventes ont doublé sur une semaine. Résultat : peu d’effort, gros impact.
Gestion pratique : limitez-vous à 10–20 tags actifs. Trop de tags = confusion = automatisations qui cassent. Documentez vos tags dans un Google Sheet avec la signification et les flows associés.
Action à tester : Créez 3 segments essentiels (nouveaux, engagés, inactifs). Écrivez un message d’onboarding pour les nouveaux (3 emails) et activez-le.
Rédiger des emails qui vendent sans pression : structure, objet, et ton
Vendre avec l’email, c’est raconter une histoire courte et utile. Pas forcer la main. La structure qui marche toujours : objet -> pré-header -> ouverture courte -> preuve -> transformation -> CTA clair. Respectez-la.
Objet : la première impression. Tests simples :
- Curiosity non manipulatoire : “Comment X a doublé ses ventes en 30 jours”
- Bénéfice clair : “3 phrases pour augmenter vos réponses”
- Urgence limitée et vraie : “Place restante : atelier live jeudi soir”
Évitez les “URGENT” et les points d’exclamation exagérés. Ils grimpent en spam.
Pré-header : extension de l’objet. Utilisez-le pour clarifier le bénéfice ou ajouter social proof.
Corps du message :
- Ouvrez avec une phrase courte qui attrape. Par exemple : “J’ai raté un lancement la semaine dernière. Voici pourquoi.”
- Racontez une micro-anecdote ou un cas client. Les gens achètent une histoire qu’ils peuvent se représenter.
- Ajoutez des preuves : résultats chiffrés, témoignages, captures d’écran de ventes (si accessible).
- Présentez l’offre en 2–3 bullets. Soyez direct : prix, ce que contient l’offre, ce que ça change concrètement.
- CTA simple et répété : bouton + lien textuel. Evitez 5 CTA différents.
Ton : soyez humain. Dites “je” et “vous”. Montrez les limites du produit. Une phrase honnête comme “Ce n’est pas pour tout le monde” augmente souvent la conversion.
Anecdote : j’ai réduit le texte d’un email de vente de 800 à 250 mots. Le taux de clic a augmenté de 40%. Conclusion : simplifier vend mieux.
Techniques interdites : faux scarcity (dates inventées), langage manipulateur (“dernier appel” quand ce n’est pas le cas). Ces trucs ruinent la réputation à long terme.
Action à tester : Rédigez un email de vente de 250–350 mots suivant la structure ci-dessus. Envoyez-le à votre segment engagé et mesurez le taux de clics.
Automatisation, délivrabilité et optimisation continue
Les automatismes bien faits vendent pendant que vous dormez. Mais l’automatisation mal pensée spamme et tue l’engagement. Voici comment construire des flows utiles et garder la délivrabilité au top.
Flows essentiels :
- Onboarding (3–5 emails sur 14 jours) : bienvenue, valeur, mini-tuto, offre douce.
- Séquence d’abandon de panier/lead magnet (3 emails étalés sur 72 heures) : rappel, preuve, offre limitée.
- Réengagement (3 emails + suppression) : contenu de valeur, enquête, suppression si inactif.
Délivrabilité technique :
- Configurez SPF, DKIM, DMARC. C’est la base.
- Warming IP si vous envoyez gros volumes. Augmentez progressivement le volume d’envoi.
- Nettoyez votre liste : supprimez ou segmentez les inactifs régulièrement. Les adresses mortes et les bounces tuent votre réputation.
- Surveillez les plaintes et le taux de spam. Si >0.3% sur un envoi, alerte rouge.
Tests et optimisation :
- A/B testez l’objet, le CTA, et une version courte vs longue.
- Mesurez les bons KPIs : taux d’ouverture, taux de clic, taux de conversion, taux de désabonnement, revenu par abonné.
- Testez une nouvelle offre sur 10–20% de votre segment avant d’envoyer à tous.
Automatisation intelligente : utilisez des conditions (IF opened, IF clicked) pour personnaliser le flow. Par exemple : si l’abonné clique sur un lien produit A, envoyez un email dédié produit A. Simple et efficace.
Exemple opérationnel : une séquence d’onboarding bien huilée a transformé un taux d’achat initial de 0,8% à 3,6% sur une liste ciblée. Le secret : délivrer du contenu utile avant de vendre. Les automatismes ont pris en charge le suivi.
Action à tester : Mettez en place un flow onboarding de 3 emails. Configurez SPF/DKIM/DMARC et planifiez un A/B test sur l’objet du 2e email.
L’emailing qui vend sans spam repose sur trois piliers : une liste consentante, des messages utiles et segmentés, et des automatisations propres. Appliquez une action suggérée dans chaque section cette semaine. Vous verrez la différence. Allez-y, envoyez quelque chose d’utile aujourd’hui.

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